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mercredi 13 mars 2019

Rien de mon errance de Nadine Ltaif

Vient de paraître aux éditions du Noroît
Rien de mon errance 
Nadine Ltaif
en librairie le 19 mars 2019


C’est une réflexion sur le statut de l’exilé. Celui qui est banni de sa ville natale, Ovide (Rome), Dante (Florence). On l’imagine mendiant dans une autre ville, confiant dans ses carnets sa complainte. C’est un manuscrit inachevé, trouvé dans les buissons du centre-ville de Montréal. L’auteure a rêvé, imaginé ce conte poétique en faisant dialoguer la voix du narrateur avec les écrits trouvés du mendiant.

"J’ai voulu dans ce recueil rassembler les figures littéraires qui ont connu l’exil : Dante a été exilé de Florence, Ovide de Rome et Mandelstam de Russie mais aussi Gibran Khalil Gibran, il avait dû émigré aux États-Unis à cause de la famine du début du vingtième siècle à cause de l’empire Ottoman et à qui je fais allusion dans l’extrait que je vais lire. Son livre s’intitule Les ailes brisées. Je conçoit souvent le recueil comme un seul poème comme c’est le cas dans Rien de mon errance et non pas des poèmes épars. Le narrateur trouve à Montréal le manuscrit d’un mendiant. Des fragments de poèmes que le mendiant rédigeait. On ne connaît pas l’origine de ce mendiant mais on le devine au cours de la lecture. En fait c’est un littéraire immigré qui a tout abandonné pour descendre dans la rue et errer dans les rues de Montréal." NL

EXTRAIT :
Je suis assis sur les marches d’une petite église.
J’ai quitté mon foyer.
J’ai erré dans les villes médiévales.
J’ai pour bagages des sacs de recyclage remplis de carnets de notes
de toutes les couleurs.
Ils ne me quittent pas, même si j’ai oublié les écritures qui y sont consignées.

http://test.lenoroit.com/wordpress/?page_id=5433

Florilège d'impressions de lecture :

Ça se présente sous une couverture où un dessin de songeuse la montre, yeux bien ouverts, se laissant imprégner de ce qui vient du fond de son histoire. Ça s'écrit au je masculin, comme si un écrivain masculin avait voulu pour s'assurer de rejoindre l'humain commun s'imaginer elle; ça vole du Moyen Orient à Venise à Montréal; ça se réclame d'Ovide, Gibran et Zweig, discrètement; ça parle de la richesse intérieure et des pauvretés que l'on associe aux richesses conventionnellement désignées telles; ça dit l'exil; ça dit les passages de victoires à défaites et les aveuglements successifs des empires; ça dit ce qu'interroge en nous tout mendiant, pour peu que l'on se sente errant; c'est court; ça s'appelle RIEN DE MON ERRANCE, c'est de Nadine Ltaif.
Claude R.Blouin, écrivain et critique de cinéma japonais.



Autochtone qui mendie aux portes du marché
Dont le journal caché évoque les heures passés
L’image forte et focale d’un recueil vagabond
De nos espaces-temps d’empires et de pillages,
Nous renvoie à nous-mêmes, opprimés, oppresseurs…
Quelle vision. Quelle œuvre !
Jooneed Khan, journaliste à La Presse

Magnifique recueil !
Linda Soucy, critique cinéma

Merci Nadine pour ton merveilleux poème. Si triste. Si beau. Toute la vérité de ce monde sans boussole, sans humains mais où perdurent les arbres, les pierres, la mer. Et, froissés au fond d'une poche, jetés sur les pages d'un livre, les mots d'un, d'une poète. Toi.
Merci
Liliane Kandel, sociologue, rédactrice Les Temps Modernes

J'ai lu tes poèmes
Je les ai lus lentement, parfois je les relis plusieurs fois pour m'imprégner, j'aime ton écriture, c'est un voyage dans le temps.j'aime aussi Beaucoup la structure visuelle de tes poèmes qui contribue à donner un rythme très particulier , une vraie musique universelle. C'est un voyage de mots dans le temps, et dans les lieux .
J'aime particulièrement le dernier que je trouve extrêmement émouvant : Envoi , manuscrit 5. En fait c'est un long et seul poème. C'est vraiment magnifique, triste et beau à la fois. Je trouve que certains passages sont très visuels et sonores aussi. On entend les cris de la mouette.
Valérie Legrix de la Salle, professeure de littérature


J'ai lu ta poésie. C'est un très beau et douloureux parcours que tu fais faire au lecteur entre Orient et Occident. Beaucoup de maturité en donnant la parole au vieil homme... C'est aussi très visuel... Je vais le relire...
Dominique Blondeau, écrivaine


Entrevue à l'émission Arts et Lettres avec Kamal Benkirane
https://www.youtube.com/watch?v=UAlNcvA2Gms&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1pUtPoSeFoIw4d949wIiUQVjzkpwfd0C-bszaFRMR936c95SEBaFTVdF8



jeudi 28 février 2013

L'Orient méditerranéen dans la poésie de Nadine Ltaif






Antoine Sassine
Mont Royal Collage, Calgary, Canada




Il y a dans la poésie de Nadine Ltaif à la fois une inquiétante douceur et une lumineuse clarté. Pour mieux pénétrer dans l’intimité de son univers poétique, il est important de souligner l’aspect hautement autobiographique qui l’imprègne et les métamorphoses intérieures vécues ou subies par le moi grâce à l’apport bénéfique de certains mythes fondateurs.

Une lecture attentive révèle que sa poésie s’ouvre souvent sur l’angoisse de l’exil mais aboutit toujours à un sentiment de bien-être fondamental. On ne tarde pas à s’apercevoir que Ltaif, rebelle plutôt que résignée, attentive aux impulsions les plus secrètes de son moi intime, possède cette force de transformer la douleur en énergie créatrice qui, grâce à l’évocation des mythes connus en Orient méditerranéen, transfigure et dynamise son existence d’un nouvel enracinement régénérateur.

En parcourant les quatre premiers recueils poétiques qu’elle a publiés, on trouve un extrait significatif qui révèle et résume parfaitement le cheminement et l’aboutissement de son parcours poétique :



Mon imagination séduite, infidèle, et ma soif de mémoires anciennes jamais répue, toujours débordante comme un fleuve. La rivière du rêve m’entraîne. Le berceau des mythes m’ouvre le Livre d’infini de l’écriture qui console. Une solitude que tu savoures enfin ! (EF, 30).


Abstract: The imaginary world of Lebanese Canadian exiled poet Nadine Ltaif is rooted in the context of middle-eastern geography and mythology. Any attempt at understanding her poetic experience must be anchored in Mediterranean symbolism. This article explores the theme of exile in the poetry of this poet and identifies four essential mythological figures: Ishtar, Phoenix, Agar and Hecate. Ltaif invokes these symbols and reconstruct their metaphoric meanings in order to seek a metaphysical remedy for her anguish. The analysis of these Mediterranean symbols reveals a metaphysical process or a quest which begins with the exploration of the anguish of uprootedness and exile, reaches an emotional catharsis that desperately searches for a emotional refuge and finally leads to the emergence of a feeling of liberation and plenitude.