24 Frames de Kiarostami
Dans 24 frames Kiarostami fait parler le vent, le mouvement des arbres en réponse au vent. Il fait dialoguer ce qui ne « parle » pas. Il nous dit que le regard entend la vie dans l’eau, les vagues, la chute des neiges et de la pluie. Que la contemplation silencieuse de cinq minutes chaque plan-vivant est une richesse philosophique que les cinéphiles les plus exigeants ou les spectateurs/trices les plus sensibles pourront recevoir. Accueillir ce témoignage posthume, est son chant le plus beau. Que ce soit un troupeau de vaches qui traversent une plage laissant une seule des leur endormie, ou entêtée, ne voulant avancer, et qui reste immobile malgré la menace de la marée haute qui risque de l’engloutir. Ou du rossignol qui pousse son cri strident, avertissant, telle Cassandre, une catastrophe imminente, celle du son des scies, hors champs qui s’activent … le rossignol est perché sur un amas de troncs d’arbres coupés, et le son de la scie , hors champ, contin...