lundi 5 décembre 2022

Mïtra Vol. 6, automne 2022 , dédié en partie à Etel Adnan


Etel Adnan nous a quittés il y a un an. Quelques textes et poèmes de notre sixième numéro de Mïtra voudraient lui rendre hommage.

J’ai vécu dès mon enfance avec la conscience, gravée
en moi, que l’exil géographique n’est qu’un cadre pour
un exil plus profond et contre lequel on ne peut rien.
Etel Adnan, Voyage, guerre, exil, L’échoppe, 2020

« Pour qui écrit-on ? Et qu’est-ce que la peinture ? » Ce
sont les deux questions sur lesquelles Etel Adnan s’est
penchée dans son oeuvre de poète, de romancière et de
peintre, une oeuvre qui traverse le vingtième et les deux
premières décennies du vingt-et-unième siècles. Etel a
écrit dans trois langues : l’anglais, le français et
l’arabe. Elle a vécu au Liban, puis à Sausalito en Californie
où elle a fondé les éditions The Post-Apollo Press avec
son amie la sculpteure Simone Fattal, enfin à
Paris à Saint-Germain-des-Prés. Aux États-Unis, Etel a
enseigné la philosophie en s’inspirant des réflexions d’un
grand nombre d’artistes et d’écrivain.es.
Les personnes qui ont participé à ce numéro nous ont
envoyé des témoignages d’amitié pour Etel, des réflexions
sur son oeuvre et des poèmes inspirés par les thèmes qui
traversent ses livres. Plusieurs membres du Comité
Femmes du Centre québécois du P.E.N. international
ont discuté de l’oeuvre d’Etel Adnan durant leurs
réunions. Elles nous ont envoyé leurs poèmes.

Lecture en accès libre :  Mïtra 







lundi 17 octobre 2022

Le monde selon l’âne EO

 






Film du grand réalisateur Jerzy Skolimowski. Tourné à l'âge de 84 ans. Arrivé au sommet de son art, le réalisateur nous offre une lecture cinglante du monde : la vie d’un âne. Tout respire dans ce film. Respire, souffre, pleure et vit. L’impuissance de l’âne face aux crimes des humains. La souffrance qu’il subit. C’est le Candide dans le conte de Voltaire. Le paysage chez Skolinowski est un personnage en soi. Il est grandiose. C’est le plus beau film que j’ai vu au Festival du nouveau cinéma.

EO film par Jerzy Skolimowski, 88 min
Scénario : Ewa Piaskowska · Jerzy Skolimowski
Musique : Paweł Mykietyn
Avec Eo (joué par 6 ânes), Sandra Drzymalska, Tomasz Organek, Mateusz Kosciukiewicz et Isabelle Hupert.

vendredi 22 avril 2022

Les Olympiades de Jacques Audiard



La semaine dernière, nous avons vu les Olympiades de Jacques Audiard. Hejer m'informe que c’est le surnom du quartier du 13e arrondissement à Paris. Comment esquisser les relations amoureuses des jeunes d’aujourd’hui ? Ces jeunes qui ont dépassé les différences raciales. Il y est question de sexe, d’amour, de relations humaines, de jalousie. Pas de couleur de peau. Le cinéaste évoque subtilement les communautés chinoises, la communauté africaine, le quartier du 13e. Mais il ne filme pas le quartier de manière frontale. Il l’évoque, le suggère. Filmant le détail pour le tout. D’où sa poésie. Plus proche d’un Louis Malle que d’un Truffaut. Et pourtant, il rejette les comparaisons à la Nouvelle vague me dit Hejer. Les deux actrices principales sont remarquables : Noémie Merlant, brillante dans son rôle de peintre dans le film Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, on la retrouve ici dans le rôle d’une jeune femme féministe qui vit mal sa sexualité et Lucie Zhang, émouvante, qui a reçu le César du meilleur espoir féminin cette année. Un nouvel acteur se démarque aussi c'est Makita Samba, qui tient le rôle principal masculin. 
Un film à voir pour comprendre la société française d’aujourd’hui. Une nouvelle génération issue des luttes antérieures pour l’émancipation des femmes et des hommes.














 

mercredi 13 avril 2022

Journal de cinéphile



DRIVE MY CAR de Ryusuke Hamaguchi 


11 février 

Avec l’ouverture des salles de cinéma, on s’est ruées mon amie Hejer et moi dans un film de Ryusuke Hamaguchi qui est une adaptation de la nouvelle du même nom de l’écrivain Haruki Murakami parue dans le recueil Des hommes sans femmes. Un régal de 3 heures. Réflexion sur le jeu de l’acteur, sur les œuvres de Beckett et de Tchekov, critique du Japon, etc.. si riche et profonde réflexion sur les relations amoureuses et de filiation. À voir absolument !


 LICORICE PIZZA de Paul Thomas Anderson


13 février

Pour assouvir notre soif du cinéma sur grand écran, le deuxième film vu est Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson avec l'actrice Alana Haim, sacrée meilleure actrice aux Golden Globes 2022. Le casting de la famille d'Alana est sa propre famille. Une comédie dramatique qui critique la société américaine des années 70, les idées reçues, les relations amoureuses, la société de consommation, tout cela sur un ton léger. Réjouissante sortie de Valentin.



L'ÉVÉNEMENT d' Audrey Diwan


9 mars 

Hier, après une journée fort chargée, nous avons clôturé la journée du 8 mars au cinéma pour voir le film féministe L'Événement d' Audrey Diwan, à partir du roman d'Annie Ernaux. Le film raconte le chemin ardu d'une jeune adolescente dans les années soixante qui ne peut être maitre de son corps et choisit d'avorter clandestinement. C'est tellement fort ! Si bien filmé et joué par Anamaria Vartolomei. Pour comble d'émotion, des cris s'élèvent de la salle. Une spectatrice s'était évanouie dans la petite salle du cinéma Moderne. Heureusement elle a repris ses esprits et nous avons pu continuer le visionnement. À voir absolument ! 


 
OUISTREHAM d'Emmanuel Carrère


5 avril 

Vu la semaine dernière le film Ouistreham d'Emmanuel Carrère qui met en scène Juliette Binoche dans le rôle d'une écrivaine qui s'immisce dans le milieu des femmes de ménage afin d'enquêter et d'écrire son livre. À part son personnage, tous les autres rôles sont tenus par des non professionnels qui jouent leur propre rôle. Le film est adapté du récit Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas. Je le recommande !


samedi 26 mars 2022

Le filigrane de l’interrogativité dans l’écriture de Nadine Ltaif par Lucie Lequin





Dédié à l'estimable et regrettée Monique Bosco, le dernier recueil de Nadine Ltaif s'insère dans la tranquillité de l'absente, dédicataire qui ne lira pas ces textes, mais qui soutient le cœur des mots: «continue, continue, n'arrête pas, surtout pas, écris comme jamais tu n'as écrit, à pleine bouche. L'amour, comme l'écriture, comme la vie, tous les jours, côtoie la mort.»

«Entre vestige et disparition», voici le monde qui se perpétue, qui se maintient à contre-courant, pour la survivance de l'espoir et de l'émerveillement, même si la poète avoue: «Je suis / une douleur sans nom»! Journal de voyage, le recueil se recueille. Devant Goya ou Guernica: la guerre, la férocité. Voilà, c'est cela: «Le présent sera une suite / de petites violences / et de grandes douleurs / Les moments de paix / trouvés dans le jardin / de jasmins / de cyprès / de bougainvilliers / Ces moments de fusions / où l'art réussit / à vaincre les haines / raciales / où les grands de Tolède / et ceux d'Arabie / Quand juifs et musulmans / et chrétiens / brodent leurs efforts / Ils trouvent un chant / une pierre / un nouveau conte / à ciseler avec / amour.»

La poète émigre, franchit l'histoire comme l'Atlantique, cherche sa route et son lieu de terre et d'ancrage: «Voici les voyages / que nous offre l'écriture / des voyages immobiles / des traversées de cahiers / de bord et d'apparence.»

Poésie de la simplicité, du regard posé sur Montréal ou sur l'Inde, qui accueille les images porteuses d'une réflexion profonde sur le sens de la vie, du regret et de la détermination irrépressible qu'il faut pour se perpétuer.

La passion du présent

Sous une belle image de Marie Levasseur, sans doute trop inspirée par les inoubliables nageurs de Betty Goodwin, La déposition des chemins, de Nicholas Dawson, conjugue son chant d'amour pour Leo, dans les lointains du Sud, et un désir de réconcilier les tensions antinomiques imposées par l'exil. Et cet exil s'appelle aussi l'hiver et la neige (dont l'abus des termes entache la pertinence de plusieurs textes du livre!).

Le poète cherche appui dans le blanc létal, alors que «son corps est un désastre. [alors que] les chutes et les chants ne creusent / aucune crevasse». Car «partout la terre accueille les morts. / Partout le ciel les conserve». Tout comme Nadine Ltaif, il lui faut trouver le chemin d'une réconciliation qui fera fondre la gaine insensible qui risque de contraindre la tension vitale. Il est impératif de trouver «des noms / prêts à fondre en simples mots / devenus pierres et tombeaux». L'urgence est d'autant plus grande que l'espoir de s'accomplir dans l'espace urbain se fragilise avec la récurrence des images maritimes.

Le recueil aurait mérité d'être expurgé de ses redites et de quelques facilités métaphoriques. Mais on sent tout de même sourdre un besoin profond de reconquérir la langue, ici française et espagnole, afin de pétrir substantiellement une émotion à fleur de peau.


Hugues Corriveau, Le Devoir, 11 septembre 2010

***


ce qu'en dit Mélanie Collado dans Canadian Literature :

Dans Ce que vous ne lirez pas de Nadine Ltaif le voyage dans l’espace est indissociable du voyage dans le temps. Les lieux ne sont évoqués que dans leur rapport avec l’histoire ou l’attente. Que ce soit en Espagne, en Inde ou au Liban, les pierres des villes visitées sont imprégnées du passé. Elles gardent les traces des luttes et des fusions entre civilisations et elles témoignent du lourd héritage des haines raciales. Dans les poèmes de ce recueil, le souvenir des guerres l’emporte systématiquement sur la beauté des paysages et des structures. Quant à  l’écriture, elle est perçue comme un voyage immobile. Autre trace visible, bien qu’elle soit plus fragile, l’écriture est associée à  l’attente, au présent et à  Montréal. La poésie permet d’exprimer la perte et la souffrance d’un être écartelé entre l’Orient et l’Occident, entre le passé et le présent. Écrire, c’est un moyen de lutter contre le déséquilibre et de peindre le réel aussi bien que l’imaginaire. Écrire, c’est également pour l’auteure, l’occasion de s’adresser une dernière fois à  une poétesse disparue. Monique Bosco ne lira pas le livre de Ltaif, mais cette dernière peut quand même lui rendre hommage en revendiquant son influence. Continuer à  écrire c’est continuer à  avancer sur le chemin vers lequel Bosco l’a guidée et c’est perpétuer son souvenir, aussi douloureux soit-il.



Dans une étude parue dans le livre Écritures québécoises, inspirations orientales. Dialogues réinventé?
Lucie Lequin, professeure à l'Université Concordia, Montréal, traite des livres de Nadine Ltaif, surtout de Ce que vous ne lirez pas, dernier recueil de poèmes (éditions du Noroît, 2010).

« Le filigrane de l’interrogativité dans l’écriture de Nadine Ltaif » 
Lucie Lequin
Écritures québécoises, inspirations orientales. Dialogues réinventé
sous la direction de Janusz Przychoden
Presses de l’université Laval, 2013


(Extrait)
Pour la poète, il s’agit d’être prête lorsqu’il y a surgissement de la beauté qui est, et restera, nécessairement évanescente et fragile, il s’agit de saisir l’instant de beauté qui n’existe pas sans son contraire « Il y a le poids la lourdeur du crime […] un mal qui n’a pas connu sa rédemption / et qui pleure /de siècle en siècle » ...

Bien plus qu’un simple jeu avec les mots, l’écriture est un voyage dont la destination se trace au fil des pages, presque sans la poète : « Je cherchais la / beauté / j’ai trouvé / la guerre » ; l’écriture est « sans merci » ; c’est pourquoi « les questions restent / et me restent entre les mains » . Comme la poète se maintient disponible à la beauté, elle se maintient aussi disponible à l’incertitude et à l’insécurité, il y va de sa vie : « L’écriture est un acte dangereux. Mais en même temps. Si je n’écris pas, je suis en déséquilibre comme si l’écriture m’aidait à trouver l’équilibre. C’est une situation à double-tranchant. » 

Ce danger de l’écriture, Ltaif l’affronte au jour le jour pour dire la poésie et le réel dans lequel « l’humaine inhumanité »  est plongée. Les formes de déshumanisation peuvent varier, mais l’effet reste le même : l’incompréhension domine et tue; elle est « une zone dont nous ne sommes pas sûrs de sortir vivants. Haletants. Écorchés vifs de ce que nous voyons défiler devant nous : guerres, atrocités. Injustices. Le livre d’une histoire qui ne s’achève pas. » Cette histoire éternelle est celle des femmes assujetties, des petites gens, des jeunes désespérés, des gens sans place dans la société, des gens sans pouvoir. Son point de vue sur l’être souffrant se déplace – la souffrance n’est pas limitée à un territoire – et, ici et là, se fixe un moment durant lequel, avec une grande économie de mot, elle fait voir les êtres sans défense, déplacés en eux-mêmes, en exil du soi, en exil dans leur société : « Un homme en veston sort / d’un bosquet qui lui a servi / de maison d’un soir / en plein centre-ville […] Aux nouvelles un jeune de vingt et un ans / s’est enlevé la vie » De même, dans son hôtel en Inde, elle sent les femmes « Recluses, interdites, livrées à l’attente de leur roi » ; un instant, elle se réincarne faisant alors partie du harem « Il avait douze femmes / douze maharani / et j’étais l’une d’elles » . Une jeune mariée indienne, transgressant les règles lui « fait cadeau / de son visage » en se dévoilant. Ce geste, à jamais mystérieux, bouleverse la poète : « J’essaie de comprendre / mon malaise face/ à ce don du visage / de la jeune mariée /toute orange / toute voilée. »  Ces presque récits, ces portraits en miniature, ces instantanés creusent notre déshumanisation ordinaire et quotidienne, celle qui ne dérange plus. Qui s’émeut encore devant les sans abri, les suicidés, devant les femmes qui n’ont pas les mêmes droits que les Occidentales? Lorsqu’il y a émotion, elle est souvent de courte durée et est rarement suivie d’un geste. Le geste de Ltaif est celui de l’écrivaine qui plaide pour un retour à l’humanité tout en sachant qu’elle ne percera pas le mystère de la détresse humaine, réelle ou imaginée; son écriture est alors compassion et dénonciation : « je garde la sensation d’être passé par là / D’avoir vécu cette souffrance / La souffrance des pierres usées / par les siècles.  » 


Outre les douleurs plus intimes, des sans abri par exemple, Ltaif réfléchit aussi aux douleurs collectives, celles des femmes, mais aussi celle de son pays quitté : « ce monstre à mille têtes / toutes les religions réunies / qui s’entre-dévorent / silencieusement / quelles rancunes étouffées / gisent sous les cendres / prêtes à jaillir / des tombeaux » La guerre n’est donc pas finie. D’ailleurs, tant que les décideurs « cultivent la haine / La haine devient un arbre / aux racines profondes / qu’ils arrosent de sang » , la paix ne sera qu’illusion provisoire. Cette haine verticale et réticulaire adhère au régime spatial et temporel de Ltaif et son expansion, ici, littéralement tue. Sans trancher, sans se ranger d’un côté, Ltaif montre que les moments de paix ne se situent qu’en surface alors que la haine couve et s’amplifie souterrainement. Enfin, les faiseurs de guerre, les faiseurs d’idées restent en retrait de la mort « alors que d’autres meurent / à [leur] place / d’autres qui ne croient / nullement / à [leurs] entêtements / meurtriers. » 
Juxtaposé tout près de l’inhumanité, « Le devoir d’oubli » tente de retrouver le sens de l’humain : « Collectivement / on vit une douleur / et on a l’impression / de ne pas nous en sortir / Enlisés nous sommes / dans le fond du gouffre / de la négativité / J’essaie de comprendre / ce sentiment autodestructeur ». Au lieu de ressasser le mal subi, il faut arriver à s’en détacher dit la poète : « J’attendrai qu’elle [la douleur] passe / comme si elle n’était / plus en moi / et je la regarderai passer » . En conséquence, elle se tourne vers l’avenir : « Je ne veux plus repasser / par ce chemin rocailleux […] je ne veux plus retourner / trop de sel / dans ma mémoire / a grugé le portrait. » Elle se découvre libre « à l’intérieur d’un état de choses et face à cet état de choses » Les embûches restent, les chagrins, les mystères, mais dominent sa capacité d’« habiter le monde » : « Comme si l’espoir / était une obligation / une survie ».

Lucie Lequin
Université Concordia
2013

samedi 5 mars 2022

Les chemins de l'Humanité -entrevue

À l'émission Les chemins de l’Humanité (Radio Ville-Marie), la nouvelle émission d’Aziz Farès. J'ai eu la chance de m’entretenir avec Aziz Farès et revisiter mes premières inspirations : les Mille et une Nuits, l’apport de la traduction à l’écriture, la francophonie, la guerre, l’exil, et les voies du livre à venir. 

Cliquez sur le lien :

https://soundcloud.com/nadine-ltaif/les-chemins-de-lhumanite-aziz-fares-nadine-ltaif-20220304-0800-ep-08




mercredi 5 janvier 2022

Derrière le camion à vidange

 


C’est un hommage bien particulier que je m’apprête à écrire ce matin. Un après-midi de fin décembre, je conduisais vers ma maison, j’étais ralentie par un camion de vidange. D’abord agacée par le retard que je subissais, puis je fus soudain prise d'une attraction irrésistible et me mis à observer les deux préposés à l’entretien en pleine action. Deux jeunes hommes, un Noir et un Blanc, sportifs et musclés. Ils se lançaient les sacs de vidange tel un ballon devant un panier de basket-ball, visant le trou béant de l’abîme déchiqueteur. Je ne pouvais plus m’arrêter de les regarder, fascinée par leur plaisir partagé. Il y avait une telle symbiose entre les deux ! Un ballet, une danse, un pas de deux. Je souhaitais rester derrière eux, avancer à pas de tortue, pour prolonger ma contemplation de leur art du ramassage des déchets. Un vrai régal, je vous dis. Ces deux-là méritent la palme de la Ville de Montréal.


                             BONNE ANNÉE 2022 !

Chant des créatures de Nadine Ltaif

CHANT DES CRÉATURES, le nouveau recueil de NADINE LTAIF sort en librairie aujourd’hui mardi, le 6 février 2024. « Pour écrire un seul vers, ...