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Affichage des articles du mars, 2021

Ce que je dois à Nawal El Saadawi

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J’ai lu Nawal El Saadawi à 18 ans. Je découvrais l’amour en même temps que je découvrais la misère du Caire. De quoi ne pas donner envie de vivre. La guerre du Liban nous avait forcés à déménager au Caire où mon grand-père avait pu nous recevoir en attendant la fin de la guerre civile. Nous y étions restés deux ans de 1975 à 1977. De 1977 à 1978 nous étions retournés à Beyrouth, le temps d’une accalmie, puis à nouveau retour au Caire de 1978 à 1979. Ces multiples déménagements m’épuisaient moralement et m’empêchaient de prendre racines amicales dans chaque pays. C’est dans ce contexte instable que je m'éveillais à la situation injuste réservée aux femmes et aux limites de leurs libertés. Il fallait les surprotéger des prédateurs masculins. Nawal El Saadawi vient de nous quitter à l’âge de 90 ans. Médecin, psychiatre, écrivaine, elle analysait la société des femmes en Égypte et leurs conditions d’opprimées. Mutilations sexuelles des petites filles, tabou de la virginité, crimes d...

Extrait du Journal 1

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Hier, avec mon amie, nous sommes allées au Vieux-Montréal pour faire une longue marche. Les rues étaient enneigées mais nous n’avions pas besoin de nos crampons. Tout était fermé, ni restaurants, ni cafés, ni boutiques. Seuls les rares cafés ou pizzas offraient des mets ou boissons chaudes à emporter. Les lumières de Noël étaient encore illuminées. L’église Notre-Dame fermée. La rue McGill avec des sculptures en formes d’arbres aux branches nues, décorés comme des chandeliers de lumières faisaient sans conteste de McGill la plus belle rue de Montréal. Rue de la Commune, Place Jacques Cartier, vers l’Hôtel-de-Ville. On a décidé de descendre vers le centre-ville par l’esplanade de l’Hôtel-de-Ville. La vue du centre-ville la nuit, avant le couvre-feu de 20h nous réconciliait avec la morosité de notre époque. Puis, traversant l’autoroute Ville-Marie, on a aperçu une petite souris qui fonçait vers nous, sortie toute chaude des cuisines. Elle ne semblait pas souffrir de malnutrition. Je m’...