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Affichage des articles du juillet, 2012

Ya bayé ya bayé ya bayé !

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J’arrête un taxi au hasard. Une Ford  des années soixante-dix. Le vieux chauffeur est une relique. Décidément, ces années-là ne lâcheront pas ma mémoire. Emmenez-moi à Broumana s’il vous plaît. Par la nouvelle route. Connaissez-vous la nouvelle route ? Il ne répond pas. Il roule de Beyrouth ouest vers Achrafié, bifurque à droite. En effet, il ne semble pas la connaître. Embouteillage. Je dis : Comme si vous alliez à Jbeil. Il y a une nouvelle autoroute. Il dit : Oh mais je n’aurais jamais dû venir par là ! Ya bayé ya bayé ya bayé ! ( Mon père mon père mon père ! ) Non, il aurait suffi de prendre la route du nouveau Centre-ville. Ya bayé, ya bayé ! bref, il rectifie son trajet. Il roule. Passez par le grand arbre. C’est le point de repère de ma mère.Vous voulez dire le bureau des Kataëb ? Si vous voulez. Il roule. Il doit s’arrêter pour faire le plein d’essence. Il ne pensait pas faire un si long trajet (vingt minutes), habitué à rouler uniquement sur Hamra- ...

Kaakaya

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Tous les matins, nous nous retrouvons pour le petit déjeuner arabe. Libanais, labné , ou foul ! Le serveur est heureux de nous voir arriver, l’une après l’autre, au rythme de nos réveils. Beau sourire. Je saurai plus tard qu’il est syrien. Il demande nos noms. Jusqu’à quand va-t-on exhiber nos identités à chaque nouvelle rencontre ? Je dis le mien. Je lui confie aussi que j’avais une grand-mère paternelle de Homs. Et vos autres grands-parents ?  Il mentionne des L. de Rachaya. Ah oui, il s’agit bien de ma branche maternelle. Qu’il est lourd cet arbre  avec ses fruits pesants ! Et mon grand-père paternel vient de Zahlé, la vallée de la Békaa. Mais oui, il y a des L. qui sont partis au Brésil ! Aie ! oui en effet, les frères de mon grand-père. Ça y est, je suis faite ! il va me caser. Il a reconnu d’où je viens, et me voilà admise dans le clan !  Quand sortirons-nous de cet esprit clanique ! je pense à mes beaux-parents québécois. Ils me reçurent à leur table, m...

Évelyne Wilwerth, 22 astuces pour une vie plus magique

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Un manuel de savoir-vivre qui se transforme en écriture de petits  Évelyne Wilwerth  textes en prose. "Un traité du bonheur léger" digne des philosophes tels Sénèque ou  Clarice Lispector qui écrivait ses chroniques dans les journaux brésiliens. La magie ? sortie du chapeau d'Alice avec son lapin. Là réside l'improvisation, la mise à nu devant le miroir, sans complaisance, un face à face avec soi dans "le détachement, la dignité et l'autodérision". Extraire la joie du quotidien : "Casser joyeusement pour reconstruire", "offrir une majuscule au mot quotidien". Creuser en soi "comme un champ de fouilles à l'infini qui se dévoile lentement". Se connaître pour aimer l'autre :"j'ai peu à peu appris à aimer l'autre, à respecter sa respiration, sa liberté". Solitude, peurs, dépassement de soi, exploration de son corps et élévation vers une transcendance. Évelyne scrute le réel de nos vies a...

Épisode du kiosque à journaux de la rue Hamra

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Kiosque rue Hamra (Beyrouth) Je me rends vers le kiosque à journaux pour acheter  L’Orient-le jour. Le vieux monsieur somnole. Je le réveille. Je trouve L’Express sur les Salafistes en Tunisie, pas d ’Orient-Le jour. « il est épuisé » me dit le Monsieur aux petits yeux usés par la lecture. Pas grave, j’ai besoin de monnaie, je lui tends mon billet de 50 000 livres. Il lève les yeux : Tu veux l’Orient ? Oui, s’il vous plaît. Alors événement théâtral : il sort de son kiosque, traverse la petite rue Hamra en se dandinant, sûr de lui, vers la Librairie d’Orient. Il s’absente un certain temps. Puis revient, redandine vers son kiosque en slalomant à travers les autos comme il l’a toujours fait et pénètre dans sa petite roulotte de journaux. Victorieux, il me tend le journal.  AUB (Université Américaine de Beyrouth) entrée prncipale Je me prépare à partir en le remerciant. Il me dit : il manque quelques livres, il sort 3 000 livres....

Retour aux urnes

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Alors que les Grecs retournent aux urnes pour élire leur président Je me prends à penser aux urnes de l'Antiquité.  Aux jarres où l'on enterrait les morts.  Je ne peux m'empêcher de penser  Que nous avons aujourd'hui effectué un retour à l'usage des urnes. Palais de Knossos- Crète Ne préviligions-nous pas de plus en plus l'incinération à la mise en terre ? Nous réservons les cendres dans des vases, nommés urnes qui sont souvent d'inspiration grecque.  Salut de Crète La Grèce reste notre source d'instiration en Occident. Je pourrais dire la même chose de la Phénicie. Les Phéniciens avaient recours aux mêmes rites d'enterrement. Je retrouve les ténèbres de la jarre... éternelle histoire. (Entre les fleuves)