dimanche 24 septembre 2017

Art brut à l'Artothèque






Il est intéressant de voir à Montréal les œuvres d'artistes reconnus et d'artistes affublés d'une déficience mentale, rassemblés à l'Artothèque, sans explicitement les distinguer ou les catégoriser. N'est-ce pas un des aspects de l'Art brut que de fabriquer à partir de collages d'objets hétéroclites une œuvre d'art ? Une partie de l'espace de l'Artothèque est en effet consacrée aux poupées créées par Sylvie Fusade et aux poèmes d'Estelle Cambe, dont ils sont inspirés. Des questionnements naissent de ce contact entre l'art et la thérapie. L'art se poursuit-il en thérapie ou bien aide-t-il à s'en sortir ?  Si la thérapie est nécessaire, oui, il y aurait un "après" et ce serait la création : une nouvelle naissance. Telle la Venue à l'écriture, trois essais écrits par Hélène Cixous, Madeleine Gagnon et Annie Leclerc à la fin des années soixante-dix. 


Les poupées : la Révolutionnairela Momiele Toteml'Éternelle, ..., autant de représentations ou de postures pour autant d'expressions corporelles. Le corps jouant le rôle essentiel quand il bouge et danse, son mouvement lui assure les connexions avec le mental. Artaud l'a écrit dans ses pièces de théâtre quand la folie et le langage s'entremêlent. Un tableau dessiné par un artiste autiste a retenu mon attention : une foule opaque, sans yeux ni oreilles ni bouche ni nez s'allonge à l'infini. Aucun son, aucun regard ne sortent du tableau, pourtant l'artiste a exprimé ce que représente la foule pour lui. 

À voir à l’Artothèque jusqu’au 14 octobre 2017


http://www.artotheque.ca/calendrier/lart-a-letat-brut/

La Venue à l'écriture, avec Hélène Cixous, Madeleine Gagnon et Annie Leclerc, coll. "10/18" - Prix Féminin Futur, 1976

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