Vu il y a quelques jours, le film The Shape of Water. La forme de l'eau. On pourrait pousser la réflexion après la projection. Qu'est-ce qu'un humain. Un non humain. Un civilisé, un barbare ? Et remonter le questionnement jusqu'aux penseurs grecs, aux philosophes de l'antiquité. Car ce "monstre", il a appris le langage d'Elisa, la muette. Et son langage à lui, qui s'y est intéressé ? sinon Elisa même, la femme de ménage. Celle qu'on ne regarde pas sauf pour en abuser. Le médecin russe aussi va jouer un rôle important en refusant d'exterminer l'humanoïde.
Puisqu'il ne parle pas ma langue alors il n'est pas digne d'être considéré comme humain. Je pense à cet extrait, lu dans l'Éloge de la traduction où Barbara Cassin explique la notion du barbare.
Qu’est-ce exactement qu’un « barbare » ? Bla bla bla, balbus (« bègue »), Babel, babil. On l’entend : c’est une onomatopée pour désigner la confusion d’une langue qu’on ne comprend pas. Un barbare est quelqu’un dont on n’est pas vraiment sûr qu’il parle. Et puisque la définition de l’homme, c’est d’être un « animal doué de logos », est-ce vraiment un homme ?
Barbara Cassin
Éloge de la traduction
Dans le film, la science veut déshumaniser le monstre, le jeter comme un déchet, comme un animal. Plusieurs fois, on y lira la critique du traitement qu'on réserve à l'animal dans le film. On le torture, on le dévore... Elisa Esposito, la citoyenne de deuxième classe, au nom hispanique, bien sûr, tombera amoureuse de l'humanoïde amphibien, elle entreprendra de le sauver, aidé par son coloc homosexuel et par le médecin dissident russe. Une histoire fabuleuse en résultera.
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